________ Miyuu I.Kaieda*

Asako, mère de famille, est la fille d’un banquier et d’une femme au foyer. Très belle, impétueuse, elle possède aussi un caractère de cochon. Cependant, Miyuu l’aime beaucoup pour sa capacité à faire de l’humour sans le moindre sourire et ainsi déstabiliser les personnes qui l’entourent. Elle n’a qu’un frère, oncle de Miyuu, plus calme et réservé qu’elle, sans femme et sans famille, il gâte ses neveux sans retenue. Puis, venons-en au père, discret et effacé, il n’apporte pas beaucoup d’attention à ses enfants, très à cheval sur son travail. Il a une sœur et un frère qui ne sont pas très présent, eux non plus, très occupés par leur travail et leurs familles. Miyuu, personnellement, n’entretient de véritable relation qu’avec sa mère et son frère, n’accordant pas plus d’importance que cela à sa famille. Il ne discute jamais avec son père qu’il ne croise que rarement.
Junya, par contre, attire toute son attention : il éprouve sans cesse l’obligation de le suivre pour être sur qu’il ne fait pas de conneries. Très protecteur envers son frère, Miyuu a plutôt l’impression d’être l’aîné en sa présence. Bien que dés qu’il est éloigné de lui, il devient lui-même le pire des gamins.

« Bon, Jun, tu crois pas qu’il fait un peu froid pour rester dehors ?
- Nan, je rentrerai pour rien au monde.
- Tss, tu l’as cherchée aussi.
- Tu la défends maintenant, Miyuu ?
- Non c’est pas ça mais…
- Si ! Tu la défends ! Casse toi, j’ai plus envie de te parler. »

A 15 ans, Junya et Miyuu sont deux frères inséparables. Il faut dire que le fait qu’ils soient jumeaux n’arrange rien à leur grande complicité. La seule chose capable de les faire se disputer, c’est elle, leur mère. D’apparence, Asako ressemble à une impératrice. De longs cheveux noirs tombant jusqu’au bas de son dos, un regard froid et impénétrable. Magnifique et féroce à la fois, personne ne s’aviserait à lui tenir tête. C’est pourquoi le jeune médecin Shuya Izumi Kaieda s’est révélé être l’homme idéal : très soumis d’apparence envers sa femme, mais très ferme en réalité. Cet homme respectable sait quand faire agir son autorité sur sa femme sublime, ce qui fait l’attirance de cette dernière envers lui. En les voyant ainsi, la sublime et le divin, s’allier, tout le monde se disait que ça allait donner de magnifiques enfants. Ce n’était pas vraiment faux. Mais tous craignaient de voir le caractère de leurs progénitures courir dans les rues du village paisible et reculé. Tant et si bien que lorsque Asako se dit être enceinte, tout le monde espérât silencieusement que l’enfant serait aussi doux que le docteur Kaieda.
Il était vrai que ce dernier exerçait un charme fou sur ses patientes, et attirait la sympathie des hommes par sa gentillesse et générosité. Un enfant de Shuya serait le paradis, un enfant d’Asako, et ce serait le chaos. Et comme le bien n’existe pas sans le mal, Asako accoucha non pas d’un enfant, mais de deux. Et dés la naissance, on vit facilement lequel était le fils de Shuya et lequel était celui d’Asako.
Les hypothèses disaient vrai, Junya et Miyuu étaient de magnifiques enfants. Junya était enclin à la bêtise et à la méchanceté, Miyuu à la sagesse et à la réflexion. Il ne fut pas rare que Miyuu apaise l’esprit rebelle de Junya. Mais il ne fut pas rare non plus que ce dernier entraîne son frère dans ses jeux risqués. Quand le petit diable ne voulait pas se faire engueuler, il se faisait passer pour son frère à qui il ressemblait comme deux gouttes d’eau. S’il eut fallut les discerner, seul leurs regards marquaient leur différence. Miyuu semblait tendre, doux et remplit d’innocence. Junya, lui, semblait toujours chercher à s’attirer la foudre de sa mère, Asako, qui n’était jamais plus belle que lorsqu’elle était énervée… Jamais plus effrayante non plus.
Bref. Jun ne s’entendait pas avec sa mère, car ils avaient des caractères beaucoup trop proches, beaucoup trop similaires. Miyuu, lui, préférait la compagnie de sa mère à celle de son père. Et ce fut donc ça, la seule matière à dispute entre les deux frères toujours soudés.

Cette fois là, donc, avait été sujette aux disputes parce qu’Asako comptait les séparer. La séparation n’était pas grande, vu qu’ils auraient été dans la même ville et donc apte à se voir de temps en temps, mais le simple temps des cours n’était pas supportable sans la compagnie l’un de l’autre. Miyuu serra les lèvres en observant le dos de Junya, puis il s’élança.
« Jun-chan. Je… J’ai discuté avec maman, tu sais.
- Rien à foutre.
- Je… J’ai arrangé les choses, on sera quand même ensemble. »
Junya se tourna lentement vers lui, vrillant son regard sombre vers celui de son frère.
« En échange de quoi ? »
Réflexion intelligente : tout le monde savait que rien n’était gratuit avec Asako. Miyuu le fixa un moment et chuchota.
« On sera dans un lycée pour garçon.
- Quoi ? Tu plaisantes ? »
Miyuu sourit malicieusement.
« Non, pas du tout. »
Junya partit dans un éclat de rire puis se calma, de peur que la mère Kaieda ne comprenne que cela ne le dérangeait aucunement.
« Donc… »
Miyuu hocha la tête sans qu’il ait à continuer : Asako ignorait encore que ses deux fils au caractère bel et bien masculin, étaient tout deux aussi bien attirés par les filles que par les garçons. Le jeune Miyuu avait prit un air atterré à la proposition de sa mère, mais en était, au fond, satisfait. Il savait jouer avec les sentiments, se faire vraiment passer pour un garçon sage, mais au fond, Jun l’avait bel et bien pervertit.

L’année d’après, Jun et Miyuu partirent donc pour le lycée sensé être exclusivement masculin. Asako ne se doutait pas que peu de temps plus tard, ce dernier deviendrait mixte. Et encore moins que meurtre allait être commis…

Miyuu n’a pas un style vestimentaire particulier. Il est plutôt du genre entre le décontracté et le classe. Il serait incapable d’aller en cours sans avoir ajusté son uniforme à sa manière. Il favorise les jeans un peu larges qui lui tombent parfois un peu trop sur les fesses (sans exagération). Il aime les chemises et sweat originaux, la superposition des deux… Il ne le cache pas : le manque de style l’obsède et s’en est au point qu’il corrige parfois les autres dans leur façon de porter leurs fringues. Un peu trop maniaque, il change parfois tous les jours de vêtement juste pour une simple tache, limite un simple froissement. Si bien qu’il en est limite insupportable.

Expliquer le physique de Miyuu n’est pas une chose difficile en soit. A vrai dire, on éprouve plus de difficulté, et prend plus de temps à décrire l’imperfection que son contraire. Vous voyez directement où je veux en venir. Sans doute qu’à cette phrase, vous vous direz que personne ne peut être parfait. Pas même physiquement. Et je vous répondrais que je n’ai jamais dit de Miyuu qu’il était réellement parfait. A vrai dire, il est juste proche de l’idéal de beauté que se sont fixés les jeunes. C’est le genre de personnage qui fait détourner les regards sur son passage, et sur lequel on met une côte. Jeu profondément puéril de beaucoup de jeune fille. Autant dire qu’il obtient souvent de bonne côte. Ou peut-être même est-il directement hors catégorie. Malgré son style passe partout, on ne peut pas dire qu’il l’est, lui. Il n’attire pas souvent de critique, mais surtout des éloges. Japonais de pure souche, sa peau brune, halée, laisse deviner un passage fréquent sous le soleil. Des cheveux d’un noir de jais on été teinté en une couleur plus claire. Il aime néanmoins beaucoup ses yeux plus sombres que l’ébène. Le regard de Miyuu est expressif. Très expressif. Si pas trop. C’est bien la seule chose de son visage qui témoigne d’émotion. Continuons sur les yeux. Comme chaque asiatique, ses yeux sont tracés en deux amandes. Pourtant, jamais il n’a rêvé de les faire se débridés. Mais il arrive bel et bien que des parties de son corps ne lui plaisent pas.
Son nez par exemple. Dieu sait que juste son nez lui fait regretter ses origines nippones. Légèrement plus plat que ceux occidentaux mais sans exagération. Il n’est ni gros, ni petit. Pas de quoi en faire une histoire. Il est banal. Mais bon. Sa bouche, par contre, il en est fier. Des lèvres pas trop roses, finement tracées, cachant des dents impeccables, chose que le nous devons dire rare chez les Japonais.

Passons ensuite au corps. Après avoir si longuement parlé du visage qui ne constitue qu’une partie infime du corps humain, mais pourtant la plus importante –à mon sens – il reste encore d’autres choses à décrire. Que dire sur le corps du garçon ? Il est ni fin ni gros, juste ce qu’il faut. Avec ce qu’il faut comme muscle. Sans être excessif. Sans doute se trouve-t-il peut-être un peu trop fin à son goût, mais bon. Son torse et son dos sont imberbes. Il a une fâcheuse tendance à ne pas supporter les poils, et tant mieux parce que sa pilosité est loin d’être très déclarée, chez lui. Il a les clavicules et les omoplates assez prononcées. Sinon, sans être un corps d’apollon, on peut dire que Miyuu n’est pas mal du tout sous ses vêtements.
Il a hérité des doigts fins de sa mère. Effectivement, en plus d’êtres fins et longs, leurs os sont aussi prononcés sur le dos de ses mains. Ses veines sont aussi assez remarquables sur ses bras.
Soit. L’allure générale de Miyuu se caractérise par sa taille d’un mètre et 70 et quelques centimètres. Ni grand, ni petit. Il a souvent le sourire aux lèvres et est souvent plein d’entrain. Même lorsque ça ne va pas, Miyuu est obsédé par le plaisir des autres. En aucun cas il ne veut les inquiéter, ou même simplement leur déplaire.

On ne peut pas dire de Miyuu qu’il est un mec populaire qui cherche le regard des autres. C’est un garçon, à vrai dire, qui doute très facilement de lui et qui cherche sans cesse à se rassurer. Il a la phobie de déplaire à ceux qui lui sont proches ou même à ceux qui ne lui adressent qu’un ou deux mots. Pourtant, il n’est pas timide, il est même plutôt du genre extraverti. Il écoute énormément et s’apitoie faussement devant les problèmes des autres, même lorsque ceux-ci lui paraissent ridicules. Lui qui n’a jamais vécu qu’une petite vie tranquille, il ne sait pas ce que ça fait d’avoir mal. A part des défaites amoureuses, il n’a jamais rien subit de grave : ni accident, ni divorce, ni mort dans sa famille – à part son grand père paternel, mais il était gâteux, de toute façon, se plait-il à dire -. Pourtant, il arrive bel et bien que Miyuu déprime, se renferme. Il n’est pas vraiment bien dans sa peau et n’arrive pas à affirmer son caractère outre mesure. Il aimerait pouvoir engueuler sa copine ou son copain quand il est blessé mais il en est incapable. Pas qu’il soit dépourvu de méchanceté – il se trouve même parfois immonde d’être si hypocrite – juste qu’il n’aime pas les conflits et a toujours peur qu’un simple mauvais mot puisse briser son couple qui se brise toujours, de toute manière, d’une façon assez stupide.

Il aime s’accrocher au gens, les écouter, parler, se prendre des délires. Il est très doux et tendre, s’amourache très vite après quelques mots tendres mais n’est jamais véritablement tombé amoureux à en devenir insomniaque. Il aime les chansons triste, les chansons d’amour, les films émouvants et pleure très facilement (disons que c’est son seul côté féminin x’D). A part ça, il a du mal à comprendre les cancans des filles et du mal à suivre leurs conversations, aussi. Il n’est pas du genre prise de bec, et ravale toujours sa « colère » ou ses angoisses. Il ne travaille pas énormément et pourtant réussit relativement.

Il aime se prendre des fous rire à s’en faire mal aux côtés, élargir ses horizons, regarder des films nouveaux, la culture étrangère, il aime aussi marcher pied nu dans l’herbe ou regarder les étoiles en été. Il aime beaucoup les enfants et ceux-ci le lui rende bien. Il n’aime pas les conflits, les plats amers, la jalousie – alors qu’il l’est facilement, et possessif aussi. Il n’aime pas les sucreries hormis les sucettes et le chocolat. Il n’aime pas le manque d’hygiène, etc.

Bref, un mec assez banal dans l’ensemble. Miyuu ne se démarque tout simplement pas.

Miyuu est passionné par la guitare et le dessin. En terme général, il est fasciné par tout ce qu’il peut construire avec ses mains. Il écrit énormément aussi, mais ne fait jamais lire ses textes. Par contre, ne lui parlez pas de sport : s’il y a bien quelque chose qui le rebute, c’est ça. Sauf peut-être la musculation qu’il pratique parfois histoire de tenir la forme. Sinon, il s’intéresse à tout, et même s’il est parfois maladroit, il aime progresser et montrer qu’il peut y arriver. Quel jeune homme plein d’entrain que voilà !